Un chagrin d'elfe de sang...

Ezshan se tenait là, assit sur une de ces rangées de bancs, contemplant la voûte de l'édifice. Il n'avait aucune invocation active, aucun sort démoniaque ne l'entourait, nule chaleur infernale ne l'embaumait...

Il baissa les yeux, à ses pieds, des gouttes d'eau salée : des larmes. Ezshan n'était pas elfe à pleurer, d'ailleurs ses tendances pyromannes faisaient de lui un personnage redoutable et redouté... et pourtant, c'etaient des souvenirs douloureux qui faisaient rage dans la mémoire de l'elfe de sang.

Lordaeron, l'imposante cité des hommes dans laquelle il avait passé tant d'années, des siècles... Il se souvenait des tours majestueuses entre lesquelles se dressaient d'imposantes murrailles faisant de Lordaeron une forterresse qui semblait imprenable.

Des gardes dans tous les coins, toujours prompts à sourire, des collègues de Sylvermoon et, la cathédrale...

La cathédrale... Ezshan était autrefois l'un des plus fervants défenseurs de la lumière, un pretre de haut niveau qui soignait les troupes contre l'ancienne horde des orcs, corrompus par le sang de mannoroth. Il s'était engagé sur la voie de la lumière en y cherchant sagesse et espoir, mais tout bascula très vite.

Tout dabord, il y eut un fléau inconnu ayant prit racine dans la ville d'Andorhal. Les hommes ne savaient que faire...

En tant que second du haut pretre, j'etais la lorsque Medivh averti le roi Terenas de la fin de Lordaeron, comme nous avons eu tort de ne pas l'écouter...

Le fléau se propagea à une vitesse folle, des terres entières furent corrompues... Arthas était à l'époque au service du bien... et a balayé sthratolme par la force des armes, afin d'éviter la contagion, mais rien n'y fit. Lors de son retour du norfendre, quelques mois plus tard, Arthas tua son propre père et s'autoproclama roi de Lordaeron, il avait changé... son esprit lui même était devenu noir, je n'avais jamais vu une ame aussi sombre, et surtout, aussi transformée : immédiatement je reconnu d'où venait le mal, l'épée qu'il portait, elle détenait une malédiction.

Peu de temps après, nous autres de Lordaeron n'avions que peu de nouvelles de l'exterieur, mais nous apprîmes qu'Arthas avait balayé Sylvermoon afin de s'emparer du puits de soleil. Je n'avais jamais imaginé qu'une telle haine existait en moi, pour la première fois de ma vie, j'haïssais un homme : Arthas. J'ai alors poursuivi dans la lumière une quête perdue d'avance, mes pouvoirs s'amenuisaient au fur et a mesure que l'ombre grandissait en moi, je sentais qu'une partie de mon ame était perdue dans un désir de vengeance, mais je réprimais ces envies grâce à la longue discipline des prêtres de la lumière, la sagsse devait tout contrôler, la rage n'avait pas sa place en moi.

Puis vaint le temps du racisme des hommes envers les elfes. J'ai été mis en cage, traité comme une bête pour des actions que je n'ai pas commises, moi, l'elfe qui avait si fidelement servi durant des siècles à la nation humaine, fut trahi par mes plus proches amis. Mon père, un grand mage étudiant seul et en ermite fut assassiné, ma mère, je l'appris plus tard, tuée par les légions mort-vivantes d'Arthas. Mon frère de sang, s'est donné la mort en essayant de ressusciter ma mère, ma soeur, une sorcière qui était tout comme moi au service de Lordaeron s'est fait torturée des jours afin qu'elle délivre des informations sur les nagas, elle est morte dans d'atroces souffrances : elle ne savait rien, personne ne savait rien. Et moi je pourrissais dans ma geole, attendant la fin. Lorsque j'essayais d'utiliser un sort, rien n'y faisait, juste de l'ombre s'echappait de mes doigts noués par la terreur de mon destin, la sagesse ne pouvait plus rien, mon âme était devenue non pas noire mais rouge, rouge de colère et de fureur vengeresse, au nom de mon peuple, de mes amis, de ma famille...

C'est alors que le prince Kael'Thas nous libera ainsi que ses lieutenants. J'etais heureux, mais à la fois tellement désireux de vengeance... Le prince nous demanda de le suivre, mais ceux qui ne voulaient pas étaient libre de partir : c'est le choix que je fis. Je m'exilais en Kalimdor où l'on avait établit des ponts marins, je voyageais toujours encapuchonné. Les longs chemins parcourus me remirent les idées en place : la sagesse est la seule voie, mais sans la puissace, elle n'est rien. Je ne pouvais plus utiliser mes pouvoirs de lumière, en lieu et place de ces derniers, je ne parvenais plus qu'à invoquer des flammes et des ombres inquietantes qui parfois me rongeaient la chair...

C'est alors que je fis une rencontre étrange : un diablotin nommé Piznam devait raler come son habitude en tentant de pêcher un poisson. Je m'approchais pour voir de quelle étrange créature il s'agissait lorsque celui ci m'attaqua à coups de boules de feu... dans ma douleur, je regardais le diablotin avec un calme inquietant, une langue de glace parcouru ma colonne vertebrale tant les ombres qui me parcouraient brûlaient de s'échapper et de se défouler sur l'imprudent, ces ombres surgirent alors de toutes les parts de mon être et s'abattirent sur la malheureuse créature.

"Arrhhh stop, ca suffit... raahrgl, je te propose un marché... humain"

Je regardais le diablotin avec etonnement, cette chose parle ?
Je retirais mon capuchon et le diablotin ecarquilla les yeux.

"Un elfe ? rarl un haut elfe ? Mmmh je ne m'attendais pas à voir un elfe par ici, enfin soit je l'ai dit, je te propose un marché"

"Lequel, quelle sorte de marché peut proposer un démon, et qui plus est, un démon qui soit aussi petit que toi."

"Je te propose de passer le contrat qui te permettra de m'invoquer quand tu le souhaites... en échange tu me laisses la vie sauve et tu me protegeras durant mes combats."

"Je ne suis pas démoniste"

"Tes pouvoirs dénotent le contraire, elfe"

J'hésitais un instant puis demanda au diablotin ce qu'il fallait faire. Il m'indiqua comment tracer un cercle d'invocation et comment passer un pacte, étrangement ce démon était moins fourbe que les autres, et intelligent. C'est ainsi que j'appris comment invoquer piznam et que demarra ma vrai quête de pouvoir. La sagesse qui me guidait n'etait que facade, en moi une haine inconsciente sommeillait, un soir, j'eut une illumination : la légion ardente est la seule responsable de mes malheurs : C'est elle qui sépara, sans le vouloir, les bien nés des elfes de la nuit qui s'exilèrent dans les royaumes de l'est, c'est elle qui mis en place le systeme de corruption des orcs, c'est elle qui mit en place un roi liche, ner'zhul, a la tete d'un terrible fléau, c'etait elle...
Aussi appris-je a perfectionner mes pouvoirs, pour asservir les démons, et pour protéger mon peuple déjà bien assez rejeté...

Dans la chapelle, Ezshan avait cessé de pleurer, il fixait le fond du bâtiment avec une ardeur nouvelle, lui, Ezshan, plusieurs fois millenaire, ancien pretre de Lordaeron trahi par ses pairs, protecteur de Sylvermoon et detenteur du pouvoir infernal, n'allait pas se laisser submerger par des emotions stupides. Il est désormais au coeur d'une guilde renissante, l'organisation secrète des ménestrels... et ca va chauffer.

Se levant doucement, il salua avec respect le lieu saint et s'en alla d'un pas agile, se rendant au cercle sombre afin d'affiner ses pouvoirs. Autour de lui, la chaleur environnante transgressait la loi de l'hiver : le froid avait disparu.

Citation d'Ezshan : "Il n'y a pas d'ombre sans lumière, mais l'ombre ne s'agite pas sans feu..."